Suis-je une autrice nulle, prétentieuse... ou qui progresse ?
Un mois de janvier sous la bannière de la liberté, des sorties et des journées chill. Mais aussi de l'habituelle crise existentielle : suis-je une bonne autrice ?
Non, ce n’est pas la première fois que je suis au chômage.
J’avais connu deux mois de liberté avant mon départ pour le Japon, mais c’est vrai que les longs mois à ne rien faire disparaissent dès l’entrée dans le supérieur. Exit les interminables vacances d’été, bonjour les stages et jobs saisonniers pour avoir de quoi sortir (ou survivre).
Je pense honnêtement que j’ai autant aimé janvier (en dépit de sa météo pourrave, disons-le) car je n’avais pas vu Paris de tout 2024. Sorties ciné, théâtres, musées… Mon Dieu que la vie est agréable quand on a juste du temps, qu’on peut consacrer ses journées à jouer aux jeux vidéos ou aller se balader, voir ses amis et j’en passe. (Et avoir des problèmes de sommeil de merde qui nous font nous coucher à 6h du matin.)
J’ai pu voir des amies autrices autour d’un gâteau, pour papoter ou travailler (coucou Justine, Marie, Estelle et Rawia !), déjeuner avec des amies du lycée et aller faire de l’escalade avec une amie de Twitter. J’ai l’impression d’avoir été THE animal social du mois, car le reste du temps je ne vois pas autant de gens.
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Il faut dire que ces dernières années, entre mes études, mes stages et mon alternance, mon emploi du temps était plein à craquer. J’avais volley-ball deux fois par semaine, match le samedi ou le dimanche, je calais parfois des sorties théâtres dans mon planning et après… j’avais épuisé tout mon capital socialisation donc je restais chez moi. Je ne sortais quasi pas, sauf événement (concert, dédicace, conférence).
Le mois de janvier a donc été fort agréable sur cet aspect puisque j’ai pu voir des gens de façon planifiée, et pas du tout à l’improviste comme ça se faisait quand j’étais au Japon. (Vite fait l’impression d’être un chiot qu’on emmène au parc sociabiliser avec ses congénères pour qu’il apprenne.)
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Je ne vais pas vous mentir, j’aurais aimé avoir plus de temps pour faire tout ce qui était sur ma liste. Mais l’argent ne pousse pas sur les arbres (à mon plus grand malheur) et le système capitaliste en place nous force à nous conformer en adoptant une activité contre une rétribution financière.
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Je cesse de blablater, passons tout de suite à nos catégories (qui, vous allez vite le voir, vont couvrir tout ce que j’ai fait ce mois-ci).
Qu’est-ce que je disais le mois dernier ? Attendez, je vais me citer directement.
Je ne me donne pas d’objectifs datés : je dois repasser en priorité sur le Crépuscule car il est terminé, puis sur Devotia pour pouvoir le continuer. J’ai également un autre projet collaboratif à compléter d’ici fin février donc je ne me mets pas la pression avec des dates que j’aurais du mal à tenir.
BOOOOUH, menteuse ! “Je ne me donne pas d’objectifs datés” mais du coup j’ai terminé de repasser sur le Crépuscule et sur Devotia. (J’ai aussi avancé sur ma collab, je ne suis pas une mauvaise élève !)
Comment ça s’est fait ? Euuuh, bah je suis repassée sur le Crépuscule et bim ? Bon, très honnêtement, avec un synopsis de travail de 18 000 mots (je crois que certain.e.s auteurices appellent ça jet zéro, je m’en suis rendue compte récemment), je me doutais que ce ne serait pas la croix et la bannière.
Pour Devotia, ça a pris un peu plus de temps car j’ai ajouté un chapitre et modifié le point de vue de deux autres. Pour l’explication, mon texte est entièrement à la troisième personne, mais la focalisation principale est sur le personnage de Niven, un animiste qui répare les corps et les âmes brisés par des miroirs fracturés.
Je me suis rendue compte en écrivant mon synopsis de travail (aux très modestes 8000 mots) que le récit gagnerait à avoir un autre point de vue, de façon ponctuelle. J’ai donc choisi d’adopter celui de Gemma, jeune noble dont la famille est l’une des expertes en utilisation de miroirs enchantés. (Avant que vous ne demandiez, oui ils sont love interests.)
J’ai aussi essayé d’ajouter des éléments supplémentaires de worldbuilding, mais en vain. Je me réserverai toute une passe sur le texte pour ce travail en particulier car je n’ai rien d’assez concret à insérer dans mon texte pour le moment.
Toujours est-il que la première moitié de Devotia est good to go (= en gros, suffisamment au clair pour que je me lance dans la deuxième moitié, mais pas tout de suite). Pour les statistiques, je suis à 44 974 mots pour 17 chapitres, dont 14 du point de vue de Niven et 3 du point de vue de Gemma.
J’ai également profité de janvier pour commencer à écrire la trame de mon projet Ourse. Honnêtement, j’ai le sentiment que ce n’est pas nécessaire. Je veux que ce soit un roman court (et je sais que la littérature générale n’a aucun problème avec les livres courts) et je sais exactement tout ce qu’il s’y passe. En revanche, le focus serait moins porté sur les enchaînements d’actions et retournements de situations que sur ce qui est dit. Je ne sais pas si c’est clair ?
En gros, il n’y a quasi pas de worldbuilding dans ce manuscrit. Brauron, la ville où se déroule une partie de l’histoire (le reste ayant lieu dans une forêt), n’existe pas dans un pays en particulier ou à une époque spécifique. C’est un roman beaucoup plus centré sur les personnages, leurs relations (entre elles et par rapport à elles-mêmes) et leur lien à la société, et je ne planifie pas mes dialogues.
Je vais donc écrire en connaissant de mes personnages seulement leur nom, leur caractère et quelques éléments de leur passé qui les définissent au moment du récit. J’ai pour intention de les laisser se dévoiler au moment de l’écriture.
Est-ce la bonne chose ? Je n’en ai aucune idée.
Je bouffe du contenu de creative writing depuis des années, majoritairement en anglais (d’ailleurs, vous saviez que Brandon Sanderson enregistre à nouveau ses cours magistraux qu’il donne à la Brigham Young University et que tout est accessible gratuitement sur Youtube ?). Le contenu en question a tendance à vous pousser à faire des fiches personnages, ce que je ne fais jamais (c’est chiant comme la mort).
En revanche, j’ai toujours pas mal d’infos sur le passé de mes personnages, leurs amitiés, leur personnalité et leur façon de parler. Là, je compte y aller un peu à l’aveugle. Je ne sais pas si c’est, factuellement, une bonne chose, mais je sens que c’est ce que je dois faire. J’en ai juste la conviction et je choisis de faire confiance à mon “instinct d’autrice”, whatever this is.
D’ailleurs, un grand merci aux personnes qui m’ont suggéré quelques lectures suite à ma dernière newsletter et qui m’ont permis de mettre le doigt sur l’appellation de réalisme magique.
Définition Wikipedia pour vous :
Le réalisme magique est une appellation introduite en 1925 par le critique d’art allemand Franz Roh pour rendre compte en peinture d'éléments perçus et décrétés comme « magiques », « surnaturels » et « irrationnels » surgissant dans un environnement défini comme « réaliste », à savoir un cadre historique, géographique, ethnique, social ou culturel avéré. Ainsi la réalité reconnaissable ou l'univers familier deviennent-ils le lieu naturel et non problématisé de manifestations paranormales et oniriques.
En toute honnêteté, je trouve que c’est juste une façon bourgeoise de qualifier le fantastique ou le surnaturel pour continuer à ranger certaines oeuvres en littérature générale et pas en imaginaire. (Un peu comme los famosos “romans d’anticipation” parce que science-fiction est un gros mot, oups.) Après, ça sert grandement mes intérêts pour projet Ourse.
Du côté soumissions, mer assez calme. J’ai des projets en attente de réponse (coucou Briseuse de marbre), d’autres pour lesquels j’ai soumis quelques chapitres à des ME qui m’ont sollicitée (le Crépuscule et Devotia évidemment).
Je conclus cette partie avec un Picrew de Médeline et Andréa, les protagonistes de Briseuse de marbre en tant que duologie (je ne résiste JAMAIS aux Picrew) :
Pas pour faire ma fangirl mais il est incroyable aaaah (l’histoire est moins calme que ce que laisse penser le Picrew tho).
Quelques paragraphes plus haut, je vous parlais “d’instinct d’autrice”. J’avoue ne pas avoir d’autre expression pour qualifier ça. Peut-être vision artistique ? Même si je pense que vision artistique se réfère plus au “quoi”, ce que l’on cherche à faire, et l’instinct d’auteurice davantage au “comment”, à savoir quelle méthodologie utiliser.
Je me suis rendue compte il y a quelques mois, en travaillant sur le Crépuscule, que plus j’écrivais et plus j’avais l’impression de savoir ce que je faisais. Je trouve ce manuscrit moins “brouillon” que mes précédents et je pense qu’il m’a vraiment permis de progresser.
Depuis, je sais dès le début d’un projet vers où je m’oriente, quelles seront les grandes étapes jusqu’à la fin et j’écris plus facilement un synopsis de travail (reminder que la deuxième moitié de celui du Crépuscule m’a pris plus ou moins six mois, tandis que celui de Devotia m’a pris octobre et décembre).
Et parce que j’arrive maintenant à écrire des syno de travail sans y passer des siècles, je peux plus rapidement me lancer dans l’écriture, j’ai moins de doutes et de changements brutaux de direction. Là, je sais que me lancer dans projet Ourse ne me prendra pas des mois, de même que projet Giselle (une idée de YA fantasy très random que j’ai eue ce mois-ci et dont j’ai partagé l’aesthetic sur Instagram, donc here you go).
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“C’est super cool, Lydie !” criez-vous tous en choeur. Oui mais je sais pas, moi. J’ai passé beaucoup d’heures sur différents projets à me faire des noeuds au cerveau pour démêler mon intrigue et gérer mes personnages (coucou les Fleurs et Briseuse de marbre !). On pourrait se dire qu’à force d’expérience, c’est normal que je me comprenne davantage et que ça devienne plus facile.
Mais comment je sais si c’est la “bonne” facilité ? Non parce que pour ce que j’en sais, peut-être que j’ai pris la confiance et que je me mets à écrire de la merde ? Peut-être que je pense m’être suffisamment améliorée pour avoir certains automatismes mais qu’en fait je pèche par hybris ? (Pas du tout mélodramatique.)
Et puis c’est pas censé être difficile l’écriture ? Je suis pas censée m’arracher les locs sur des noeuds narratifs et des arcs de personnages qui font pas trop l’arc ?
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Je ne dirais pas du tout que ce que j’écris est parfait. Mais mes axes de retravail (d’après mon humble analyse d’autrice avec une vision artistique précise) portent généralement moins sur le fond que sur ce qui entoure l’intrigue en raison de ma méthodologie. En tout cas, mes séances d’écriture sont de longs fleuves tranquilles où je me triture un peu le cerveau sans toutefois remettre en cause l’intégralité de mon existence.
Bref, j’aime ce que je fais à chaque étape.
Et quand je dis que je trouve l’écriture “facile” ces derniers temps, je ne dis pas non plus que j’ai atteint le meilleur de ce que je peux faire et bim, ça bougera plus. J’ai au contraire l’impression de progresser de façon très visible d’un projet à l’autre.
Sur le Crépuscule, j’ai progressé sur ma capacité à mener une intrigue sous forme d’enquête avec un rythme qui me satisfait et une résolution très régulière dans son déroulé, avec des révélations qui font sens et s’espacent bien.
Ça m’a permis de me lancer dans une intrigue de cour moins brise-tête que les Fleurs avec Devotia, où l’histoire est plutôt solide sans être trop complexe et m’autorise à me concentrer (enfin) sur mon style et ma façon d’écrire. Parce que jusqu’ici, je me moquais pas mal de la forme, très honnêtement.
Apparté : je fais partie de la team qui se fiche des figures de style et autres éléments littéraires qui font une “plume” si le fond derrière n’est pas costaud, et je considère que c’est une erreur de chercher à tout prix à avoir un style de plume en particulier (en mode “Oh j’aimerais trop avoir une plume poétique et élégante, et très lyrique”).
La meilleure écriture, c’est celle qui sert l’histoire du mieux possible, that’s it. (Mais ce n’est que mon avis et libre à vous de ne pas le partager.)
Toujours est-il que si je sentais mon écriture s’améliorer sur le Crépuscule grâce à la voix que j’incarnais (premier texte que j’écris à la première personne !), j’ai vraiment vu la différence avec Devotia et c’est ça qui me laisse penser que je suis de taille pour mon projet Ourse, un contemporain adulte avec un lectorat généralement plus attentif au style.
La combinaison de tout ça fait que projet Giselle se glisse de plus en plus dans le top 3 de mes prochains projets sur la vingtaine (trentaine ?) d’idées que comptent les notes de mon téléphone.
Bref, après vous avoir écrit tout ça, j’en reste au même point : je ne sais pas si mon ressenti est le fruit d’une véritable amélioration dans mon écriture ou si je suis juste devenue feignante/nulle/médiocre/imbue de ma personne/insérer ce qui vous plaît.
Je pense aussi que le fait de répéter à tout va au sein de la communauté auteurices que “Ouais, un premier jet c’est toujours nul, tous les bons auteurs écrivent des premiers jets dégueulasses” fait que quand on ne rentre pas (plus ?) dans cette catégorie d’artistes qui trouvent leur travail mauvais à s’en torcher, on se demande un peu c’est quoi notre problème.
Donc si vous aussi vous kiffez bien vos petites séances d’écritures, vous vous voyez progresser sans faire une crise existentielle par matin mais du coup vous vous demandez si c’est normal ou si vous êtes juste nuls ou trop orgueilleux : on est enseeeemble (désolée j’ai pas plus rassurant que ça).
Buffet cinématographique d’un mois grâce à mon abonnement illimité (aussitôt pris, aussitôt résilié pour déménagement), résultats ? Treize films visionnés ! En voici la liste :
Wicked ⭐
Flow ⭐
My Sunshine ⭐
Poor Things ⭐
Conclave ⭐
Sonic 3 (ne me jugez paaaas, c’est trop facile quand on ne sait pas…)
Nosferatu
L’amour au présent
Hiver à Sokcho
Le robot sauvage ⭐
La chambre d’à côté
Vice Versa 2
Le comte de Monte-Cristo ⭐
S’il y a une étoile à côté, c’est une recommandation ! Du coup, laissez-moi rapidement vous donner mon avis sur ces films (sauf si je les ai déjà mentionnés dans la précédente newsletter).
Grâce à l’opération des Incontournables d’UGC, j’ai enfin pu voir Poor Things, sorti en 2024. Déjà, je l’ai visuellement adoré, je suis très contente de ne pas l’avoir vu avec ma mère au vu des innombrables scènes de cul et si j’avais 1€ à chaque fois que Willem Dafoe a joué un médecin de génie basculé du côté obscur en 2024, bah j’aurais 2€.
J’ai lu de nombreuses critiques négatives de ce film, pointant du doigt le male gaze et le faux féminisme, et mon avis sur la question : je pense que les gens n’ont pas utilisé le bon filtre pour analyser cette oeuvre cinématographique. Beaucoup y voient une histoire d’émancipation féminine ratée, ce qui selon moi est une mauvaise lecture (quoi qu’en dise le réal 🚶🏽♀️). Parce que c’est pour moi une histoire de contre-émancipation. Une histoire d’asservissement même, si vous le souhaitez.
Je vais essayer d’expliquer mon point de vue sans spoil : Bella Baxter est une page blanche qui ne connaît pas le monde au début de l’histoire. C’est une femme avec un corps d’adulte mais un cerveau d’enfant (genre… littéralement) manipulée par un homme plus âgé qui compte profiter d’elle.
Et plus elle grandit et se met à penser par elle-même, plus il en vient à la détester car il était amoureux de son inexpérience du monde (tout en la lui reprochant par moments). Une représentation très fidèle de la façon dont beaucoup d’hommes se font les prédateurs de femmes bien plus jeunes qu’eux (voire jeunes filles).
Chaque expérience de Bella lui permet de mieux comprendre la société dans laquelle elle vit, sa cruauté et ses paradoxes. Dans de nombreuses oeuvres, la sexualité est généralement vue comme une façon pour les femmes de se libérer (on peut totalement remettre en question ce postulat et la manière dont c’est souvent montré). Mais pour Bella, c’est à travers le sexe (notamment en dernière partie du film) qu’elle se transforme et s’intègre le plus à la société, assimile le plus son fonctionnement. C’est vraiment là qu’elle devient le plus “normale”.
Pour reprendre une citation du film : “We are all cruel beasts – born that way, die that way.”
C’est littéralement le propos de l’oeuvre à mes yeux. À la fin de la journée, notre société fonctionne en broyant les plus faibles et nous appartenons au système. Bella Baxter a commencé le film imperméable à tout ce que la société pourrait penser d’elle, naïve et ignorante ; elle termine en la comprenant et en y trouvant plus ou moins sa place, tout en réussissant à n’appartenir à personne d’autre qu’elle-même.(Comptez combien de fois j’ai dit société en six paragraphes svp.)
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Passons à Conclave : honnêtement, j’ai eu l’impression d’assister à une partie d’échecs cinématographique. La manière dont les personnages sont sortis comme des pions un par un au début du film, on les voit ensuite bouger sur l’échiquier qu’est le Vatican sans vraiment comprendre la stratégie avant que les coups fassent sens, jusqu’au final… genius un peu.
Juste avant le grand final, je me suis rappelé cette citation sortie vraiment dans les premières minutes du film à propos du pape tout juste décédé (et oui, ça parle d’échecs) : “He was always eight moves ahead.” Et j’ai compris ce qui allait se passer. Parce qu’au final, tout ce qui se passe avait déjà été “joué” par le Pape avant son décès.
La cinématographie est également superbe et c’est scandaleux que le film ne soit pas nominé dans cette catégorie aux Oscars. En tout cas, j’étais au bord de mon siège !
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A-t-on idée de faire aussi long que Le comte de Monte-Cristo ? Heureusement, je l’ai vu dans un petit mk2 près de Montparnasse et j’ai donc pu courir aux toilettes au bout de deux heures de film (sur les trois qu’il faisait !). Force est de reconnaître que le rythme est entièrement justifié et que le film ne souffre à mes yeux d’aucun temps mort (sauf celui qui m’a permis d’aller aux toilettes je dirais).
C’est une excellente adaptation qui, je pense, deviendra un classique dans ce qui peut se faire avec des oeuvres… classiques. Non en vrai je n’ai pas grand chose à dire, c’était très chouette haha.
Enfin, Le robot sauvage. Bah ici ça a chialé, voilà. Franchement, un superbe film avec du rire, de l’émotion, du genre que l’on regarde un dimanche après-midi pluvieux après avoir fait des crêpes et avant de se lancer dans un puzzle. Je vois tellement ce film passer à la télé pendant la période de Noël lors d’un après-midi random. Je ne peux que le recommander si vous vous intéressez aux films d’animations.
J’aimerais aussi attribuer une mention honorable à Sonic 3. Le fait que Jim Carrey ait techniquement pris sa retraite mais ne revienne que pour jouer Robotnik ? Géniallissime. En plus il s’éclate et ça se voit (j’ai eu de francs éclats de rire parfois, ce qui n’arrive qu’avec les TikTok stupidement hilarants).
Je vais être honnête : les films Sonic ne cassent pas trois pattes à un hérisson. Mais ils sont funs, du genre funs comme quand on était petits et que pendant les vacances scolaires, les chaînes de la TNT mettaient des films d’animation en journée et qu’on avait rien d’autre à faire que de se taper tous les Shrek ou Rebelles de la forêt de 14h à 17h (avec la suite le lendemain obviously).
C’est tout pour les films ! Suite à des suggestions lecture, j’ai donc lu au mois de janvier Seule en sa demeure et La Langue des choses cachées de Cécile Coulon, qui ont tous les deux pris un trois étoiles sur Goodreads. Si j’ai su apprécier la plume et le rythme de l’autrice dans ses deux romans, le fond ne m’a pas franchement convaincue…
Même note attribuée au roman graphique Mes ruptures avec Laura Dean de Mariko Tamaki, que j’ai trouvé fort joli mais très en surface, surtout en ce qui concernait la caractérisation des persos. La lecture a été rendue bien frustrante par la relation entre Laura et Freddy, ce qui prouve qu’au moins c’est bien réussi pour la dénoncitation des relations toxiques.
On continue la série des trois étoiles avec l’adaptation BD de Bordeterre, roman de Julia Thévenot et illustré par Timothée Leman. J’avais déjà tenté de lire le roman, en vain à cause de la mise en page très (trop) serrée pour moi. J’avoue avoir été déçue de retrouver des pages plus sombres visuellement que ce que laissait penser la couverture mais j’ai, again, l’impression d’être très en surface de ce que peut offrir l’histoire (même si j’ai apprécié le rythme de la BD).
Enfiiiin, LE cinq étoiles en lecture, j’ai nommé Rebis d’Irene Marchesini et Carlotta Dicataldo ! C’était beau sur le fond et la forme, l’histoire se tenait en termes de longueur et de rythme, c’était à la fois doux et dur avec un design des personnages sublime. Une lecture sans prétentions mais très satisfaisante !
Last but not least, “Lydiiiiie, t’as joué à quoooi ?”.
Alors ce mois-ci, j’ai découvert Overwatch, que je ne connaissais que de nom jusqu’ici. C’est un FPS, ou first-person shooter : en bref, un jeu de tir sur d’autres personnages. Et c’était mon premier !
J’avoue avoir été très perdue au départ. Déjà, par la profusion de personnages aux designs tous plus cools les uns que les autres. Ensuite, par les différents rôles dans une équipe, la manière dont se déroulent les affrontements, mais aussi la complexité de devoir gérer les déplacements d’un personnage et l’orientation de sa caméra pour tirer de façon précise.
Pour l’instant, je cumule une dizaine d’heures de jeu avec environ une partie gagnée sur trois (et un premier message dans le chat m’invitant à me tuer parce que j’étais nulle vu que je débutais ✨).
Bref, j’ai trouvé mon perso fav (évidemment une meuf trop cool), et maintenant mon goal c’est juste de jouer, devenir meilleure et éventuellement faire des parties compétitives (parce que jusqu’ici je réservais ma nullité aux parties non classées).
Avant de vous laisser vous enfuir vers la pause goûter, je me permets de vous glisser une recommandation podcast si vous vous débrouillez en anglais : On the write track, animé par Sarah Mughal Rana et Emily Varga. C’est un podcast d’écriture comme il en existe tant d’autres, dédié aux interviews d’auteurices.
C’est personnellement un contenu que j’adooore écouter et que je trouve très intéressant. On plonge dans des méthodes d’écriture et procédés éditoriaux variés avec des auteurices aux parcours parfois très opposés. Quelques noms qui devraient éveiller votre intérêt : Katherine Arden, Olivie Blake, Ava Reid, Adalyn Grace…
À chaque fois, je me demande sur quoi je vais bien pouvoir vous écrire dans la prochaine newsletter, et à chaque fois j’ai un projet ou une angoisse existentielle qui surgit à point nommé.
Sachez que cette newsletter vous a été écrite depuis mon nouveau petit studio rennais, sur un bureau si joliment décoré que j’étais OBLIGÉE d’écrire. Sérieusement, on dirait un studio minimaliste façon Pinterest.
J’ai un petit espace aimanté au-dessus de mon bureau où j’ai suspendu des dizaines de cartes Across the Spider-verse (meilleur film d’animation de tous les temps à mon humble avis, suivi par Into the Spider-verse) pour me rappeler de tout ce que j’aime et qui m’inspire dans cette histoire : les personnages, l’intrigue, l’animation extrêmement soignée jusque dans les moindres détails, les références, l’humour… En gros, pourquoi j’aime être une artiste (des mots du coup, vu que je ne sais pas dessiner même pour sauver ma vie).
Comme je suis gentille, vous aurez sûrement quelques photos dans la newsletter de mars (parce que j’ai aussi pris plein de livres qui ont tellement allourdi mes valises que j’ai des roues qui ont cassé (oui, valises au pluriel)).
Sinon, pour bien rentrer dans le thème de la pause goûter (même si je n’ai malheureusement pas de kouign-amann bien beurré sous la main au moment où j’écris cela, à 4h du matin), je suis très, très contente d’être à Rennes. Pas parce que je retrouve mon bubble tea mangue préféré de tous les temps ou parce que mon lieu de travail est à proximité des meilleurs cookies de la ville, mais parce que c’est un nouveau chapitre pour moi.
Est-ce que ça me tue intérieurement de clore mon arc Japon et la récupération de celui-ci ? Absolument. J’ai tout de même amené avec moi mon carnet de voyage et touuuute la paperasse de flyers et tickets qui ne sont pas encore dedans (oui, j’ai des dépliants qui datent de septembre quand j’étais à Hokkaido) pour me faire des soirées journaling. Ça me facilitera aussi l’écriture de mon récit de voyage, un peu en stand-by en ce moment mais pas pour longtemps.
Parce que le contrecoup de ce genre d’expérience à l’étranger, c’est que lorsque l’on revient à la case départ, c’est comme si on n’était jamais parti. On se glisse dans son ancienne vie comme dans un vieux sweatshirt très confortable mais cette fois-ci, on se rend compte qu’il gratouille un peu et qu’il n’est plus aussi rassurant qu’autrefois.
Ce sentiment s’accompagne pour moi de la peur d’oublier. On va le dire franchement, je suis le poisson rouge le plus amnésique de l’aquarium. Ma mémoire immédiate est quasi nulle (coucou TDAH) et donc je ne lui fais absolument pas confiance. Alors oui, j’ai peur d’oublier mon voyage, ces petits moments du quotidien où je me sentais à ma place et tous ces détails que moi je vois et qui feront le sel de mon récit (parce que j’écris pas un guide touristique, enfin !).
Alors commencer le chapitre de ma vie sobrement baptisé Premier emploi post-diplôme, après avoir repoussé ce rite de passage de plus d’un an pour voyager… C’est intimidant. Un peu.
Parce que j’ai conscience d’être dans un secteur bouché (dans la France de Macron en plus, ce qui ne m’aide absolument pas), et qu’il y a cette inquiétude de ne pas réussir à retrouver du travail après ce contrat.
Beaucoup de jeunes journalistes quittent la profession en raison de la précarité du statut d’indépendant, faute de réussir à sécuriser des contrats réguliers dans des médias. Et si je devais moi aussi me reconvertir comme certains de mes anciens camarades ? Non parce que je sais faire qu’écrire moi, je connais rien d’autre que les mots, donc je ferais quoi ?
Mais c’est aussi une période très excitante, car c’est le moment de faire des choix qui seront possiblement déterminants pour la suite de ma carrière, et qu’avec enfin de l’argent d’adulte, je pourrais faire tellement de choses.
Vais-je me faire la main dans plusieurs médias régionaux avant d’utiliser mon expérience pour peut-être trouver un poste à Paris, ma ville de coeur ? Vais-je trouver une ville capable de concurrencer Paris à mes yeux et m’y installer ? Ou vais-je juste me contenter d’économiser pour repartir en PVT dès que possible ?
(Et non, vivre de l’écriture ne m’intéresse pas plus que ça, c’est vraiment mon job à côté. Que j’adore, mais à côté.)
Le champ des possibles est large, un peu angoissant et j’ai peur que mon cerveau ne puisse pas s’occuper de sauvegarder la masse de mes souvenirs tout en envisageant tout ce que pourrait être mon avenir.
Je suppose qu’il ne me reste plus qu’à respirer et faire comme Miles Morales dans Into the Spider-verse : sauter dans le vide et advienne que pourra.
On se retrouve en mars ? (Ah et aussi, février est mon mois d’anniversaire, je suis née le 28 ! Je voulais juste le dire pour mes très chers Poissons out there.)
Super Newsletter, comme d'hab ! :)
Pour ta réflexion sur les premiers jets nuls, je ne suis malheureusement pas de la même team que toi, mais j'ai récemment lu une Newsletter de Jeanne qui explique très bien ce sentiment. Et j'ai mieux compris pourquoi ça pouvait poser problème à d'autres personnes. Voilà le lien, si tu ne l'as pas lue : https://sjhromance.substack.com/p/arretez-de-nous-dire-decrire-de-mauvais
Le sentiment que si on ne se trouve plus nul-le en écriture c'est qu'il y a un problème hahaha FEEL THAT